Encadrement des loyers à La Réunion : une nouvelle loi pour lutter contre la vie chère
C’est désormais officiel : l’encadrement des loyers dans le parc privé va faire l’objet d’une expérimentation à La Réunion. Ce jeudi 5 juin 2025, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une loi permettant aux communes situées en zone tendue de réguler les loyers. Une avancée majeure pour les locataires réunionnais, et une réponse attendue face à l’envolée des prix du logement.
Portée par la sénatrice Audrey Bélim, la loi avait déjà été validée par le Sénat en mars dernier. Son objectif est double : freiner les loyers excessifs dans les zones où la demande est forte, et alléger le coût de construction grâce à une adaptation des normes aux réalités ultramarines.
Une expérimentation sur cinq ans
Huit communes de La Réunion sont aujourd’hui reconnues comme “zones tendues”, c’est-à-dire où l’accès au logement est particulièrement difficile. Parmi elles, Saint-Paul, qui englobe Saint-Gilles les Bains, pourrait tout à fait bénéficier de ce dispositif. Les maires auront deux ans à compter de la promulgation pour se porter candidates à l’expérimentation. Une condition toutefois : disposer d’un observatoire local des loyers – ou en créer un d’ici là.
Selon les estimations avancées par la sénatrice, les économies pourraient atteindre 100 euros par mois pour certains locataires. Du côté de la construction, les professionnels pourraient voir leurs coûts baisser de 10 à 30 %.
Une loi saluée localement et nationalement
Audrey Bélim s’est dite « fière et émue » de voir ce texte adopté si rapidement, saluant un « vrai travail collectif » entre les différentes instances politiques. Le ministre des Outre-mer a également applaudi cette mesure, y voyant une réponse concrète et équilibrée à la vie chère.
La ville de Saint-Denis a déjà exprimé sa volonté de rejoindre l’expérimentation dès que possible.
Et à Saint-Gilles les Bains ?
Station balnéaire prisée et en constante mutation, Saint-Gilles n’échappe pas à la flambée des loyers. Le dispositif pourrait permettre de mieux protéger les résidents permanents, souvent pénalisés par la tension touristique. Reste à savoir si la commune de Saint-Paul décidera de s’engager dans cette voie dans les deux ans à venir.